01 septembre 2017

Massacres bibliques:le Dieu de la Torah est-il le Dieu de Jésus ?

© Droits réservés
Yahweh, le dieu de la Torah et le dieu de Jésus, le même dieu ?

Voilà une question bien étrange, direz-vous, comment en effet pourrait-il y avoir deux dieux différents dans la Bible ? Et pourtant c'est l'affirmation de Roger Garaudy dans son livre ''Vers une guerre de religion''(1).
Beaucoup de chrétiens, sinon la majorité, ignorent que le dieu appelé ''l'Eternel '', ou le ''Seigneur '' dans leurs bibles porte un nom propre dans les textes de la Torah ( les 5 premiers livres de la Bible hébraïque que les chrétiens appellent le ''Pentateuque''). Son nom est ''YAHWEH'', en consonnes ''YHWH'', car l'hébreu ignore les voyelles. Pour ne pas prononcer ce nom '' ineffable '', les compilateurs ont placé sur les 4 consonnes les voyelles du vocable Adonaï, Seigneur, de façon que toutes les fois qu'en lisant la Torah, on rencontrait le mot Yahweh, on prononce Adonaï. Et les traducteurs de la bible hébraïque ont tout simplement traduit ''Yahweh'' par'' l'Eternel'' ou ''le Seigneur''. A l'origine donc, Yahweh est le dieu propre à la tribu des Israélites. Qui est donc ce dieu Yahweh, voilà ce que nous nous efforcerons  de découvrir à travers les textes bibliques eux mêmes.


Roger Garaudy est très clair à ce sujet. ''  Le dieu de la Torah et des livres ''historiques'' n'est pas celui de Jésus : il ( le dieu de Jésus) n'est pas le souverain extérieur, cruel envers ceux qui ne croient pas en lui, nationaliste et tribal vers ses ''élus''. Pour Jésus, Dieu est le Père qui communique à l'homme sa propre vie''(1)

La lecture des récits de la Torah, et des livres de Josué, des Juges, de Samuel et des Rois, laisse au lecteur objectif un sentiment de répulsion. Ce n'est qu'une liste de massacres et de génocides envers des populations pacifiques habitant le pays de Canaan. Les ordres de Yahweh sont clairs : les Israélites doivent exterminer tous les peuples autochtones, sans pitié pour la femme et le vieillard.
Le massacre de toute la tribu des Madianites est ordonné par Moïse sur ordre de Yahweh.
 ''Yahweh parla à Moïse, et dit:
 Venge les enfants d'Israël sur les Madianites; tu seras ensuite recueilli auprès de ton peuple.....
 On leva d'entre les milliers d'Israël mille hommes par tribu, soit douze mille hommes équipés pour l'armée. ... Ils s'avancèrent contre Madian, selon l'ordre que Yahweh avait donné à Moïse; et ils tuèrent tous les mâles.... Les enfants d'Israël firent prisonnières les femmes des Madianites avec leurs petits enfants, et ils pillèrent tout leur bétail, tous leurs troupeaux et toutes leurs richesses.
 Ils incendièrent toutes les villes qu'ils habitaient et tous leurs enclos..... 
Et Moïse s'irrita contre les commandants de l'armée, les chefs de milliers et les chefs de centaines, qui revenaient de l'expédition. Il leur dit: Avez-vous laissé la vie à toutes les femmes? Voici, ce sont elles qui, sur la parole de Balaam, ont entraîné les enfants d'Israël à l'infidélité envers Yahweh, dans l'affaire de Peor; et alors éclata la plaie dans l'assemblée de Yahweh. Maintenant, tuez tout mâle parmi les petits enfants, et tuez toute femme qui a connu un homme en couchant avec lui; mais laissez en vie pour vous toutes les filles qui n'ont point connu la couche d'un homme.(Nombres 31).
J'ai commenté  ce génocide dans un article  publié sur le blog Roger Garaudy(2).
Mais ce massacre n'était que le prélude à d'innombrables génocides dont Josué, sur ordre de Yahweh, fut l'organisateur. Le livre de Josué est, par excellence, le livre des massacres qui commencèrent à Jéricho, dès la traversée du Jourdain, écrit Roger Garaudy dans son ouvrage précité (3) : '' Ils vouèrenr à l'interdit(4) tout ce qui se trouvait dans la ville, aussi bien l'homme que la femme, le jeune homme et le vieillard....les passant tous au fil de l'épée''(Jos 6,21) ; puis ce fut le tour de la ville d'Ai. Yahweh dit à Josué :'' Tu traiteras Aï et son roi comme tu as  traité Jéricho et son roi'' (Jos 8,1-3). Josué exécute à la lettre : '' Il les frappe jusqu'à ne plus laisser ni survivant ni rescapé''(Jos 8,22).

 Il serait en effet fastidieux de relever tous ces massacres, il suffit au lecteur de lire la suite du livre de Josué :Josué prit Makkéda le même jour, et la frappa du tranchant de l'épée; il dévoua par interdit le roi, la ville et tous ceux qui s'y trouvaient; il n'en laissa échapper aucun, et il traita le roi de Makkéda comme il avait traité le roi de Jéricho.Josué, et tout Israël avec lui, passa de Makkéda à Libna, et il attaqua Libna. Yahweh la livra aussi, avec son roi, entre les mains d'Israël, et la frappa du tranchant de l'épée, elle et tous ceux qui s'y trouvaient; il n'en laissa échapper aucun, et il traita son roi comme il avait traité le roi de Jéricho. Josué, et tout Israël avec lui, passa de Libna à Lakis; il campa devant elle, et il l'attaqua.Yahweh livra Lakis entre les mains d'Israël, qui la prit le second jour, et la frappa du tranchant de l'épée, elle et tous ceux qui s'y trouvaient, comme il avait traité Libna.
 Alors Horam, roi de Guézer, monta pour secourir Lakis. Josué le battit, lui et son peuple, sans laisser échapper personne. Josué, et tout Israël avec lui, passa de Lakis à Églon; ils campèrent devant elle, et ils l'attaquèrent. Ils la prirent le même jour, et la frappèrent du tranchant de l'épée, elle et tous ceux qui s'y trouvaient. Josué, et tout Israël avec lui, monta d'Églon à Hébron, et ils l'attaquèrent. Ils la prirent, et la frappèrent du tranchant de l'épée, elle, son roi, toutes les villes qui en dépendaient, et tous ceux qui s'y trouvaient; Josué n'en laissa échapper aucun, comme il avait fait à Églon, et il la dévoua par interdit avec tous ceux qui s'y trouvaient.
 Josué, et tout Israël avec lui, se dirigea sur Debir, et il l'attaqua. Il la prit, elle, son roi, et toutes les villes qui en dépendaient; ils les frappèrent du tranchant de l'épée, et ils dévouèrent par interdit tous ceux qui s'y trouvaient, sans en laisser échapper aucun; Josué traita Debir et son roi comme il avait traité Hébron et comme il avait traité Libna et son roi. Josué battit tout le pays, la montagne, le midi, la plaine et les coteaux, et il en battit tous les rois; il ne laissa échapper personne, et il dévoua par interdit tout ce qui respirait, comme l'avait ordonné Yahweh, le dieu d'Israël. ….
Josué prit en même temps tous ces rois et leur pays, car Yahweh, le dieu d'Israël, combattait pour Israël. A son retour, et dans le même temps, Josué prit Hatsor, et frappa son roi avec l'épée: Hatsor était autrefois la principale ville de tous ces royaumes. On frappa du tranchant de l'épée et l'on dévoua par interdit tous ceux qui s'y trouvaient, il ne resta rien de ce qui respirait, et l'on mit le feu à Hatsor. Josué prit aussi toutes les villes de ces rois et tous leurs rois, et il les frappa du tranchant de l'épée, et il les dévoua par interdit, comme l'avait ordonné Moïse, serviteur de Yahweh.
 Mais Israël ne brûla aucune des villes situées sur des collines, à l'exception seulement de Hatsor, qui fut brûlée par Josué. Les enfants d'Israël gardèrent pour eux tout le butin de ces villes et le bétail; mais ils frappèrent du tranchant de l'épée tous les hommes, jusqu'à ce qu'ils les eussent détruits, sans rien laisser de ce qui respirait. Josué exécuta les ordres de Yahweh à Moïse, son serviteur, et de Moïse à Josué; il ne négligea rien de tout ce que Yahweh avait ordonné à Moïse. Dans le même temps, Josué se mit en marche, et il extermina les Anakim de la montagne d'Hébron, de Debir, d'Anab, de toute la montagne de Juda et de toute la montagne d'Israël; Josué les dévoua par interdit, avec leurs villes. (Josué 10 et 11)
Même les nourrissons, les bébés à la mamelle de leurs mères, ne trouvent pas grâce devant Yahweh ! Les lecteurs vont cette fois s'insurger, devant une pareille affirmation, en m'accusant de déraisonner. Pourtant voici ce que nous lisons: ''Ainsi parle Yahweh des armées: Je me souviens de ce qu'Amalek fit à Israël, lorsqu'il lui ferma le chemin à sa sortie d'Égypte. Va maintenant, frappe Amalek, et dévouez par interdit tout ce qui lui appartient; tu ne l'épargneras point, et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, boeufs et brebis, chameaux et ânes. Saül convoqua le peuple, et en fit la revue à Thelaïm: il y avait deux cent mille hommes de pied, et dix mille hommes de Juda.. Saül marcha jusqu'à la ville d'Amalek, et mit une embuscade dans la vallée.Il dit aux Kéniens: Allez, retirez-vous, sortez du milieu d'Amalek, afin que je ne vous fasse pas périr avec lui; car vous avez eu de la bonté pour tous les enfants d'Israël, lorsqu'ils montèrent d'Égypte.

 Et les Kéniens se retirèrent du milieu d'Amalek. Saül battit Amalek depuis Havila jusqu'à Schur, qui est en face de l'Égypte. Il prit vivant Agag, roi d'Amalek, et il dévoua par interdit tout le peuple en le passant au fil de l'épée''( 1 Samuel 15,2-8). Oui, vous avez bien lu, Yahweh ordonne de  tuer des bébés, des nourrissons. Comment après cela, prétendre que Yahweh est un dieu plein de bonté, miséricordieux, lent à la colère ?

Ce même dieu, Yahweh, qui avait proclamé dans le décalogue : '' Tu ne tueras point'',(Deutéronome  5,17) et qui dans le livre de la Genèse proclame '' Si quelqu'un verse le sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé, car Dieu a fait l'homme à son image''(Genèse 9,6), ordonne de mettre à mort des milliers d'innocents. Mais, sans doute, le dieu Yahweh n'est pas le même dieu que celui appelé Elohim( traduit dans nos bibles par ''Dieu''. L'histoire de l'invention du nom de Yahweh a fait l'objet d'une étude passionnante par le  professeur Thomas Römer(5).

Aucun spécialiste des études bibliques ne doute du fait que la bible hébraïque contient des suggestions amorales outrancières dont certains ne sont rien de moins que des appels au génocide, écrit Gilad Atzmon dans son livre '' La Parabole d'Esther ''. Le théologien catholique Raymund Schwager a répertorié 600 versets décrivant les châtiments violents infligés par Yahweh lui-même et 100 passages dans lesquels le dieu Yahweh ordonne expressément à d'autres de tuer. La violence est une des activités les plus fréquemment mentionnées dans la bible hébraïque.(6)
Gilad Atzmon poursuit : '' Depuis plus de 60 ans, l'exhortation biblique au vol est transformée en praxis légale. Le pillage isréalien des villes, des maisons, des champs et des puits( et des resssources en eau) est entré dans le système juridique israélien : en 1950-51, les législateurs israéliens avaient d'ores et déjà entériné la '' loi sur les propriétaires absents'', une loi raciste empêchant les Palestiniens de retourner sur leurs terres, dans leurs villes et leurs villages, et permettant aux nouveaux Israéeliens de bénéficier pleinement des promesses de leur dieu Yahweh que nous lisons dans Deutéronome 6 ,10-12 : '' Yahweh, ton dieu, te fera entrer dans le pays qu'il a juré à  tes pères, à Abraham, à Isaac et à Jacob, de te donner. Tu posséderas de grandes et bonnes villes que tu n'as point bâties, des maisons qui sont pleines de toutes sortes de biens et que tu n'as point remplies, des citernes creusées que tu n'as point creusées, des vignes et des oliviers que tu n'as point plantés....''
Véritablement, qui osera  encore prétendre aujourd'hui, que ces récits sont des vieilleries du passé, alors que, dans leur quotidien, les Palestiniens sont les victimes des promesses d'un dieu Yahweh à son peuple'' élu''. Qui osera encore affirmer la bonté du dieu Yahweh ?

Examinons maintenant les autres ''qualités'' du dieu Yahweh, celles, du moins, que le dieu se décerne à lui-même.
Lisons dans Exode 34,6 :
''Yahweh descendit dans une nuée, se tint là auprès de lui, et proclama le nom de Yahweh. Et Yahweh passa devant lui(devant Moïse), et s'écria:Yahweh, Yahweh, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu'à mille générations, qui pardonne l'iniquité, la rébellion et le péché, mais qui ne tient point le coupable pour innocent, et qui punit l'iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants jusqu'à la troisième et à la quatrième génération!''(Exode 34,6)

'' Yahweh, Yahweh, dieu misericordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté''. Ah bon, Yahweh serait donc un dieu '' lent à la colère'' ? Voyons d'un peu plus près, toujours dans les textes de la bible hébraïque, ce qu'il en est réellement.

''La colère de Yahweh s'enflamma contre eux ( il s'agit de Aaron et Marie( frère et sœur de Moïse qui s'étaient permis de contester la primauté de Moïse)...et voici, Marie était frappée d'une lèpre..''.(Nombres 12,9).

''Pendant toute le journée, le peuple se leva et ramassa les cailles...Comme la chair était encore entre leurs dents, sans être mâchée, la colère de Yahweh s'enflamma contre le peuple, et Yahweh frappa le peuple d'une très grande plaie..'' (Nombres 11,33)

Le roi David avait commis l'imprudence d'ordonner un recensement du peuple, en violation de la loi de Yahweh. Le châtiment n'a pas tardé. ''Yahweh envoya la peste en Israël, depuis le matin jusqu'au temps fixé ; et de Dan à Beer-Schéba, il mourut soixante-dix mille hommes parmi le peuple'' (2 Samuel 24,15) . Etonnant, et même révoltant n'est-ce-pas?Le roi, seul, est responsable et ce sont des innocents qui vont subir la colère de Yahweh. Et le dieu d'Israël ne fait pas dans la demi-mesure : soixante-dix mille victimes d'un coup !

Et encore un épisode frappant (si l'on peut dire) : Ils( le peuple) avait entrepris de ramener l'arche de l'alliance à Jérusalem :''Ils l'emportèrent donc de la maison d'Abinadab sur la colline; Uzza marchait à côté de l'arche de Dieu, et Achjo allait devant l'arche.David et toute la maison d'Israël jouaient devant Yahweh de toutes sortes d'instruments...Lorsqu'ils furent arrivés à l'aire de Nacon, Uzza étendit la main vers l'arche de Dieu et la saisit, parce que les boeufs la faisaient pencher. La colère de l'Éternel s'enflamma contre Uzza et Dieu le frappa sur place à cause de sa faute.Uzza mourut là, près de l'arche de Dieu. David fut irrité de ce que Yahweh avait frappé Uzza d'un tel châtiment. Et ce lieu a été appelé jusqu'à ce jour Pérets Uzza.'' (2 Samuel 6, 6-8).

Ou encore :''En ce temps-là, j'implorai la miséricorde de Yahweh, en disant: Seigneur Yahweh, tu as commencé à montrer à ton serviteur ta grandeur et ta main puissante; car quel dieu y a-t-il, au ciel et sur la terre, qui puisse imiter tes oeuvres et tes hauts faits? Laisse-moi passer, je te prie, laisse-moi voir ce bon pays de l'autre côté du Jourdain, ces belles montagnes et le Liban. Mais Yahweh s'irrita contre moi, à cause de vous, et il ne m'écouta point. Yahweh me dit: C'est assez, ne me parle plus de cette affaire''.(Deutéronome 3,23-26). On ne manquera pas d'être étonné de la réaction de Yahweh, c'est véritablement celle d'une personne exaspérée et irritable, non point d'un dieu compatissant et plein de bonté....
''A Horeb, vous excitâtes la colère  de Yahweh, et Yahweh s'irrita contre vous, et eut la pensée de vous détruire'' (Deutéronome 9,8). Heureusement que Moïse a imploré Yahweh pendant quarante jours et quarante nuits, sans manger de pain ni boire d'eau ''car j'étais effrayé à la vue de la colère et de la fureur dont Yahweh était animé contre vous jusqu'à vouloir vous détruire. Mais Yahweh m'exauça encore cette fois.''(Deutéronome 9,19)

 et également dans Deutéronome 1,32-37 : ''Malgré cela, vous n'eûtes point confiance en Yahweh, votre Dieu, qui allait devant vous sur la route pour vous chercher un lieu de campement, la nuit dans un feu afin de vous montrer le chemin où vous deviez marcher, et le jour dans une nuée. Yahweh entendit le bruit de vos paroles. Il s'irrita, et jura, en disant: Aucun des hommes de cette génération méchante ne verra le bon pays que j'ai juré de donner à vos pères,...Et Yahweh s'irrita aussi contre moi, à  cause de vous, et il dit : Toi non plus, tu n'y entreras point.''
'' Dès le lendemain, toute l'assemblée des enfants d'Israël murmura contre Moïse et Aaron, en disant: Vous avez fait mourir le peuple de Yahweh. Comme l'assemblée se formait contre Moïse et Aaron, et comme ils tournaient les regards vers la tente d'assignation, voici, la nuée la couvrit, et la gloire de Yahweh apparut. Moïse et Aaron arrivèrent devant la tente d'assignation. Et Yahweh parla à Moïse, et dit: Retirez-vous du milieu de cette assemblée, et je les consumerai en un instant .Ils tombèrent sur leur visage; et Moïse dit à Aaron: Prends le brasier, mets-y du feu de dessus l'autel, poses-y du parfum, va promptement vers l'assemblée, et fais pour eux l'expiation; car la colère de Yahweh a éclaté, la plaie a commencé. Aaron prit le brasier, comme Moïse avait dit, et courut au milieu de l'assemblée;
 et voici, la plaie avait commencé parmi le peuple. Il offrit le parfum, et il fit l'expiation pour le peuple. Il se plaça entre les morts et les vivants, et la plaie fut arrêtée. Il y eut quatorze mille sept cents personnes qui moururent de cette plaie, outre ceux qui étaient morts à cause de Koré. Aaron retourna auprès de Moïse, à l'entrée de la tente d'assignation. La plaie était arrêtée''. (Nombres 16,41-50)
Voici un dieu Yahweh, tel qu'il est portraituré dans les récits compilés par les scribes, bien irascible, colérique, violent, cruel, sanguinaire, sans pitié pour les créatures humaines en  général, et même pour son peuple ''élu''. Un dieu, décrit fort bien par Stéphane Guyot dans son excellent  ouvrage,(7) publié récemment, comme '' psychopathe, un dieu fou''.

Un dieu prédateur, proposant au peuple de la tribu des Israélites abondance de bien matériels, à condition de  respecter ses lois et ses ordonnances. C'est la parole exacte que nous rapporte le psaume 105, 44-45 : ''Il (Yahweh ) leur donna les terres des nations, et ils possédèrent le fruit du travail des peuples, afin qu'ils gardassent ses ordonnances, et qu'ils observassent ses lois, louez Yahweh !''
Le lecteur notera que cette promesse est l'inversion exacte du passage de Mathieu 4,8-10 où ''le prince du mal transporta Jésus sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit : Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m'adore.''

Nos lecteurs vont s'interroger : quelle importance attacher à des récits d'une époque où la violence était omniprésente, où la notion de ''droits de l'homme'' était inconnue ?

Le professeur Israël Shahak(8), démontre que ces récits ''antiques'' sont, aujourd'hui encore,  lus par de nombreux, trop nombreux, jufs comme des commandements divins, et les Palestiniens d'aujourd'hui, assimilés aux habitants du pays de Canaan que Yahweh voue à l'extermination.'' Il faut signaler l'influence pernicieuse des lois particulières contre les anciens Cananéens et les autres nations qui habitaient la Palestine avant la conquête de Josué, ainsi que contre les Amalécites. Toutes ces nations devaient être entièrement exterminées, selon les exhortations génocidaires de la Thora, que le Talmud et la littérature talmudique reprennent avec encore  plus de véhémence.Des rabbins influents, qui ont de très nombreux adeptes parmi les officiers israéliens, identifient les Palestiniens( voir tous les Arabes), à ces anciennes nations. Les versets exhortant au génocide des Madianites(2) ont été repris solennellement par un important rabbin pour justifier le massacre de Qibbiya.(Le massacre de Kibya : octobre 1953 - Association France Palestine ..).

Quelle différence avec le dieu révélé par Jésus, et qu'il désigne sous le nom de Père, son Père, votre Père !. Comme l'écrit le théologien espagnol Gonzalès Faus : '' Le Dieu que nous révèle Jésus n'est pas celui de l'Ancien Testament''.
 Roger Garaudy conclut : le message de Jésus est lumineux : il est celui qui, par ses paroles, ses actions, sa vie, sa mort, rend visible la volonté de son Père : au-delà de toute loi particulière historique, œuvre des hommes, révéler la vie  divine, éternelle, universelle, qui n'a rien à voir avec la restauration de tel ou tel peuple particulier, se prévalant d'une quelconque partialité de Dieu. Avec Jésus, est bien mort le mythe mortel du '' peuple élu'', justification idéologique de toute domination politique ou religieuse.(9)

Au lecteur, en lisant la bible hébraïque ( l'Ancien testament), et les Evangiles, de se faire sa propre opinion. Par ce texte, je n'ai cherché qu'à ouvrir des pistes de réflexion. Dans un récit témoignage qui sera publié en 2018, j'approfondirais mon propre cheminement sur cette question. Le titre : '' Du fondamentalisme biblique à la lumière de l'Evangile''
                                                                                                                                
                                                                                                                                       Marc

[Le titre "Massacres bibliques: le Dieu de la Torah est-il le Dieu de Jésus ?" est de l'administrateur du blog] 

(1) Roger Garaudy, Vers une guerre de religion, Desclée de Brouwer
(1*) Roger Garaudy, Vers une guerre de religion, Desclée de Brouwer, page 157
(3) Roger Garaudy, Vers une guerre de religion, page 165
(4) '' Vouer à l'interdit '', c'est la traduction de l'expression ''herem'' dans la bible hébraïque, c'est-à-dire, l'ordre de massacrer toute une population, hommes, femmes, enfants, vieillards et aussi les animaux
(5) Thomas Römer, l'Invention de Dieu, Paris, Editions du Seuil, 2014
Le Professeur Thomas Römer est titulaire de la Chaire ''Milieux bibliques''au collège de France
Pour plus d'information, connectez-vous sur le site internet du Collège de France : http://www.college-de-france.fr/site/...
(6) Gilad Atzmon, La Parabole d'Esther, Anatomie du peuple élu, Editions Demi-Lune, Collections Résistances, Paris,2012, page 183
(7) Laurent Guyénot, Du Yahwisme au Sionisme, Dieu jaloux, peuple élu, terre promise, 2500 ans de  manipulation, Editions Contre Culture, Paris, 2017
(8) Israël Shahak, Histoire juive -Religion juive -Le poids de trois millénaires, Editions La vieille taupe,1966, page 188
Israël Shahak, un juif israélien, né en Pologne, internéà l'âge de 12 ans à Belsen, émigré en Palestine en 1945. Il fut professeur de chimie organique, et, sa vie durant, il fut un militant infatigable des droits de l'homme, des droits de tous les hommes
(9) Roger Garaudy, Vers une guerre de religion, Desclée de Brouwer, page 159