26 décembre 2017

"Mythes fondateurs de la politique israélienne", troisième livre d'une trilogie anti-intégriste

Nous poursuivons la publication de documents à propos de l'affaire des Mythes fondateurs de la politique israélienne.


Note de l'auteur

Ce livre est le troisième d'une trilogie consacrée à la maladie mortelle de notre siècle : l'intégrisme, chez les dirigeants des trois religions révélées : le christianisme, l'islam et le judaïsme.
Cet intégrisme consiste, par une lecture littérale et sélective d'une parole révélée, à faire de la religion l'instrument d'une politique en la sacralisant.
Cet intégrisme, je l'ai combattu chez les chrétiens dans Vers une guerre de religion au risque de déplaire à ceux qui n'aimaient pas que je dise : Le Christ de Paul n 'est pas Jésus (Ed. Desclée de Brouwer. 1995).
Je l'ai combattu chez les musulmans dans Grandeur et décadence de l'Islam (Ed. Le Temps des cerises) au risque de déplaire à ceux qui n'aimaient pas que je dise " l'islamisme est une maladie de l'Islam".
Je le combats aujourd'hui chez les juifs dans Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, au risque de m'attirer les foudres des israélo-sionistes, qui déjà n'aimaient pas que le rabbin Hirsh leur rapelle, comme l'ont fait tous les rabbins du monde avant l'hérésie nationaliste de Herzl : « Le sionisme veut définir le peuple juif comme une entité nationale. C'est une hérésie. »
La différence fondamentale entre les deux premiers cas et le troisième, c'est que les uns ont donné lieu à des discussions, le plus souvent courtoises, aboutissant à un enrichissement réciproque des thèses en présence.
Déjà lorsque, dans le journal "Le Monde" du 17 juin 1982, avec le père Lelong et le pasteur Matthiot nous avons analysé les causes profondes, inhérentes aux principes mêmes du sionisme politique, de l'invasion du Liban et des massacres qui y furent perpétrés, la " L.I.C.R.A." (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) nous intenta un procès pur "antisémitisme" reposant sur ce postulat : "toute critique de la politique israélienne est assimilable à l'antisémitisme et à la discrimination raciale".
En France, on peut critiquer la politique de dirigeants de l'Eglise catholique (des chrétiens fervents le font souvent), sans pour autant être accusés d'insulter Jésus.
On peut critiquer les pratiques de certains pays islamiques (et certains musulmans dont je suis, ne s'en privent pas) sans s'exposer à une amende ou à la prison pour blasphème (comme d'autres l'ont fait pour condamner Rushdie).
Par contre, la moindre critique contre la politique israélienne est interprétée, par les représentants officiels ou officieux de l'Etat d'Israël , comme un reniement de la foi de nos prophètes (car ils nous sont communs, d'Abraham à Daniel) et comme la manifestation d'un racisme, assimilé aussitôt à celui de Hitler.
A trois reprises, dans les procès qu'elle nous intenta, la L.I.C.R.A. fut déboutée et condamnée aux dépens.
Le tribunal de grande instance de Paris, par jugement du 24 mars 1983, "considérant qu'il s'agit de la critique licite de la politique d'un Etat et de l'idéologie qui l'inspire, et non de provocation raciale... déboute la L.I.C.R.A. de toutes ses demandes et la condamne aux dépens."
Aucun journal, aucun médiat, ne rendit compte de cette sentence, sauf, timidement, le "Monde" parce que son propre Directeur Jacques Fauvet. avait été inculpé, et comme nous, reconnu non coupable.
Mais depuis lors les gardiens du tabou ont voté une loi scélérate, qui. en contradiction avec la constitution française, rétablit le "délit d'opinion" des régimes anciens. Cette loi porte le nom du député communiste Gayssot, et elle fut mise à l'ordre du jour en priorité par décision personnelle du Président de l'Assemblée Nationale, Monsieur Fabius.
Elle consiste à introduire dans la loi sur la liberté (!) de la presse de 1881, un article 24 bis punissant d'amende et de prison ferme quiconque remettrait en cause les thèses du Tribunal de Nuremberg.
De nombreux parlementaires (parmi lesquels l'actuel ministre de la Justice) [Jacques Toubon, NDLR-AR]s'élevèrent contre cette opération consistant à faire d'un tribunal le critère de la vérité historique. (Surtout s'agissant d'un procès
d'exception dont le Président lui-même, le juge américain Jackson, reconnaissait loyalement que "Ce tribunal représente une continuation des efforts de guerre des Nations alliées."
La monstruosité de la "loi Gayssot" est telle que nous avons décidé de la défier ouvertement en relevant systématiquement les falsifications historiques ainsi sacralisées par la loi.
Choisira-t-on de réfuter scientifiquement telle ou telle erreur qui pourrait être contenue dans l'ouvrage, selon la méthode propre à toutes les disciplines scientifiques, ou bien nous condamnera-t-on au silence et à la prison pour avoir posé des questions qui remettent en cause des tabous dont la malfaisance s'exerce depuis cinquante ans par la manipulation de opinions publiques ?


Roger Garaudy, Décembre 1995