18 juillet 2017

La Perse de Zarathoustra

"Comment l'homme devint humain": courts extraits, suite de la publication qui va s'étendre sur tout le mois de juillet.

Vers 600 avant Jésus-Christ, un prophète, Zarathoustra,
se leva au nord de l'Iran, à l'Age d'or de
l'Empire achéménide de Cyrus et de Darius, pour
réformer l'ancienne religion de Mazda, dieu de la
lumière.
A l'opposé du «non-dualisme» des hindous, le
monde est pour lui le théâtre où s'affrontent deux
divinités jumelles : celle du Bien (Ormuz) et celle du
Mal (Ahriman), comme s'affrontaient alors l a civilisation du laboureur et l'invasion des nomades.
L'homme est un soldat responsable dans cette
bataille de la lumière et du bien contre les ténèbres et le mal. A chacun de choisir son camp.
Zarathoustra, adorateur du feu, symbole du divin,
qui brûle et qui purifie, n'a cessé de fasciner tous ceux qui ont apporté u  feu sur la terre en remettant en cause l'ordre et les valeurs établies : le prophète Daniel, au temps de la captivité de Babylone ; à l'aube de la pensée grecque Heraclite, Pythagore, Platon. Devenu religion officielle de l'Iran, sous les Sassanides (du IIIe  au VIIe siècle), le zoroastrisme n'a pas seulement survécu avec les communautés parsis émigrées en Inde lors de l'invasion arabe ; il a profondément influencé, en Iran, l'islam chiite, comme il apparaît dans le Livre des Rois
de Firdusi (940-1020) et dans la philosophie de
Sohravardi (1155-1191). Il avait déjà inspiré la tentative de Manès (au IIIe siècle) de réaliser la synthèse du zoroastrisme, du christianisme, et du bouddhisme. Ce manichéisme se perpétua à travers l'histoire du christianisme.
Au XIXe siècle, Zarathoustra sera exalté par
Goethe, Shelley, Victor Hugo et considéré par
Nietzsche comme « l'un de ces hommes prédestinés qui déterminent les valeurs pour des millénaires» ( Ainsi
parlait Zarathoustra).


Roger Garaudy
Comment l’homme devint humain, pages 73 à 77 (extrait)