30 décembre 2013

Celui qui croyait au ciel / Celui qui n'y croyait pas

La rose et le réséda

Poème de Louis Aragon
À Gabriel Péri et d'Estienne d'Orves
comme à Guy Môquet et Gilbert Dru
 

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fût de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

Un rebelle est un rebelle
Nos sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule il coule et se mêle
À la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda
Source : Louis Aragon (nouvelle édition augmentée, 2006), La Diane française , Éditions Seghers, Paris, pp. 21-23.

29 décembre 2013

Juifs anti-sionistes

vendredi 28 mai 2010

Charte du réseau international juif anti-sioniste


ijan_launch_logo3bNous formons un réseau international de Juifs et de Juives qui s’engagent de façon inconditionnelle en faveur de la lutte pour l’émancipation des êtres humains. Nous considérons que la libération du peuple palestinien et de sa terre forme un volet essentiel de cette émancipation. Notre engagement porte sur le démantèlement du régime d’apartheid israélien, le retour des réfugiés palestiniens et la fin de la colonisation israélienne sur la Palestine historique.
Qu’ils soient de Pologne ou d’Iraq, d’Argentine ou d’Afrique du Sud, de Brooklyn ou du Mississipi, des Juifs en quête de justice et d’un monde plus juste se sont joints aux mouvements de lutte collective. Ainsi, des Juifs ont participé de façon notable à la lutte ouvrière pendant la période de la Grande dépression, à la lutte pour les droits civiques aux Etats Unis, à la lutte contre le régime d’apartheid en Afrique du Sud, à la lutte contre le fascisme en Europe, et à bien d’autres mouvements encore en faveur du changement social et politique
Le nettoyage ethnique historique et toujours en cours perpétré par Israël à l’encontre du peuple palestinien sur sa propre terre vient contredire et trahir cette longue histoire de la participation juive à des mouvements collectifs de libération.
Le sionisme – idéologie fondatrice de l’Etat d’Israël et qui en est le soutien actuel, est issu du colonialisme européen et s’est diffusé à la suite du génocide nazi. Le sionisme s’est nourri des épisodes les plus violents et oppressifs de l’histoire du dix neuvième siècle, marginalisant ainsi l’engagement de nombreux Juifs dans les mouvements de libération. Pour retrouver une place au sein des vibrants mouvements populaires actuels, il faut mettre fin au sionisme sous toutes ses formes
C’est la priorité des priorités, en raison des conséquences du sionisme sur les Palestiniens et les peuples de l’ensemble de la région ; en raison aussi du fait que le sionisme porte préjudice à la mémoire de la persécution et du génocide des Juifs d’Europe en l’exploitant pour justifier et perpétuer le racisme européen et le colonialisme. Le sionisme est, par ailleurs, responsable du déplacement massif des Juifs mizrahi (originaires d’Afrique et d’Asie), et du détournement de leurs Histoires, langages, traditions et cultures. L’histoire des Juifs mizrahi remonte à plus de 2000 ans et le sionisme, en s’implantant, en a dévié le cours au profit d’une ségrégation parmi les Juifs imposée par l’État d’Israël.
En conséquence, le sionisme nous implique dans l’oppression du peuple palestinien et porte préjudice à notre propre héritage, à nos luttes pour la justice et à nos alliances avec nos semblables.
Nous nous engageons à : Nous opposer au sionisme et à l’État d’Israël
Le sionisme est raciste. Il exige l’allégeance à un ordre politique, juridique et économique qui privilégie et valorise les Juifs ainsi que les Européens et leurs cultures par rapport aux peuples autochtones et à leurs cultures. Le sionisme n’est pas seulement raciste, il est aussi antisémite. Il reprend à son compte l’imagerie européenne et antisémite du "Juif de la diaspora" efféminé, cupide et faible, et y lui oppose celle d’un "Nouveau Juif", violent, militariste et sexiste, un Juif qui est l’auteur d’une violence raciale plutôt que d’en être une victime.
Par-là, le sionisme fait des Juifs des blancs, en adoptant un racisme de blancs à l’encontre du peuple palestinien. Malgré la nécessité pour Israël d’intégrer les Mizrahi afin de maintenir une majorité juive, ce racisme peut aussi être constaté dans la marginalisation et l’exploitation économique des masses déshéritées des Mizrahi. Cette violence raciale inclut l’exploitation des travailleurs migrants
Les sionistes diffusent le mythe de la démocratie israélienne. En réalité, Israël a établi et renforcé des politiques et des pratiques qui sont discriminatoires à l’égard des Juifs mizrahi et qui excluent les Palestiniens et restreignent leurs droits. Israël, en coopération avec les États-Unis, sape tout mouvement arabe de libération.
Le sionisme perpétue l’exception juive. Pour justifier ses crimes, le sionisme présente une version de l’histoire juive déconnectée de l’histoire et de l’expérience d’autres peuples. Il promeut un narratif selon lequel l’holocauste nazi est exceptionnel dans l’histoire de l’humanité. Il place les Juifs à part, par rapport aux victimes et aux survivants d’autres génocides, au lieu de nous unir à eux.
Israël fait cause commune avec des Chrétiens fondamentalistes et d’autres qui appellent à la destruction des Juifs, sur la base d’une islamophobie partagée et d’une volonté de contrôler le Moyen Orient et plus largement l’Asie occidentale. Ensemble, ils appellent à la persécution des Musulmans. Cette promotion commune de l’islamophobie a pour but de diaboliser la résistance opposée à la domination économique et militaire occidentale. Elle s’inscrit dans une longue histoire de collusion du sionisme avec des régimes répressifs et violents, de l’Allemagne nazie au régime d’apartheid d’Afrique du Sud jusqu’aux dictatures réactionnaires d’Amérique du Sud.
Le sionisme prétend que la sécurité des Juifs repose sur un état juif militarisé. Mais Israël ne met pas les Juifs en sécurité. Sa violence garantit l’instabilité et la peur pour ceux qui sont sous sa sphère d’influence, et met en danger la sécurité de tous, y compris des Juifs, et ce bien au-delà de ses frontières. Le sionisme a volontairement participé à créer les conditions qui ont conduit à la violence à l’encontre des Juifs dans les pays arabes. L’hostilité née de la violence israélienne et de la domination militaire sur les Juifs vivant en Israël et ailleurs est utilisée pour justifier encore plus de violence sioniste.
Nous nous engageons à : Rejeter l’héritage colonial et l’expansion colonialiste en cours.
Dès l’instant où le mouvement sioniste a décidé de bâtir un état juif en Palestine, il est devenu un mouvement de conquête. A l’instar de tous les mouvements de conquête et des idéologies colonialistes en Amérique ou en Afrique, le sionisme s’appuie sur la ségrégation entre les peuples ; par la confiscation de la terre, il s’engage dans le nettoyage ethnique qui repose sur une violence militaire implacable.
Les sionistes ont travaillé main dans la main avec l’administration coloniale britannique, contre le peuple indigène de la région et contre son espoir légitime de liberté et d’autodétermination. L’imaginaire sioniste d’une Palestine "vide" et pauvre a justifié la destruction de la vie palestinienne à l’instar du racisme qui a justifié l’extermination des peuples autochtones d’Amérique, la traite atlantique des esclaves et bien d’autres atrocités encore.
Avec l’expansion permanente des colonies et le Mur d’apartheid, l’engagement colonialiste d’Israël l’a amené à détruire l’environnement ainsi que les paysages de la Palestine. Cette politique, qui n’a pas réussi à stopper la résistance palestinienne, conduit l’Etat d’Israël à toujours plus de violence et à des politiques qui, lorsqu’elles sont menées à leur point ultime, finissent en génocide. A Gaza, l’État d’Israël dénie l’accès à la nourriture, à l’eau, à l’électricité, à l’aide humanitaire et aux fournitures médicales, c’est l’arme qu’il utilise contre les fondements même de toute vie humaine.
Israël, qui a été en son temps l’outil favori des Britanniques et des Français contre l’unité arabe et l’indépendance, est devenu le plus jeune associé de l’alliance US pour le contrôle militaire, économique et politique au niveau mondial, qui vise plus particulièrement la domination de la région stratégique du Moyen Orient/Asie du Sud-ouest. Le danger d’une guerre nucléaire représenté par une attaque israélo-américaine sur l’Iran nous rappelle qu’Israël est une bombe atomique qui devrait faire l’objet d’un démantèlement urgent, en vue de sauver les vies de toutes ses victimes actuelles et potentielles.
Nous nous engageons à : Nous opposer aux organisations sionistes.
Non content de donner forme à l’Etat d’Israël, le sionisme a fondé sa politique internationale de domination militaire et d’hostilité envers ses voisins et a instauré un réseau mondial complexe d’organisations, de lobbys politiques, d’entreprises de relations publiques, de clubs universitaires, et d’écoles pour appuyer et propager les idées sionistes au sein des communautés juives et dans l’opinion publique de façon générale.
Un flot de milliards de dollars américains abreuve Israël année après année, pour soutenir l’occupation et la brutalité de son armée hyper moderne. La machine de guerre qu’ils financent fait partie intégrante de l’industrie mondiale de l’armement qui, à elle seule, draine les ressources dont manque une humanité désespérément privée d’eau, de nourriture, de soins sanitaires, de logement et d’éducation. Pendant ce temps-là, L’Europe, le Canada et les Etats-Unis soutiennent l’infrastructure d’occupation israélienne sous couvert d’aide humanitaire au peuple palestinien. Ensemble, les Etats-Unis et leurs alliés coopèrent au renforcement de la domination de la région et à l’écrasement des mouvements populaires.
Un réseau international d’institutions et d’organisations sionistes appuie l’armée israélienne par des financements directs. De plus, ces organisations fournissent un soutien politique nécessaire à la légitimation et à la promotion de leurs visées politiques et de leurs projets humanitaires. Dans certains pays, ces organisations censurent toute critique envers Israël et ciblent des individus et des organisations qui sont mis sur listes noires et sont victimes de violences, d’emprisonnement, de déportation, de privation d’emploi et d’autres sanctions économiques.
Ces organisations diffusent l’islamophobie. Agitant l’épouvantail de la guerre à l’étranger, elles instaurent une législation répressive dans leurs propres pays. Aux Etats-Unis et au Canada les groupes sionistes ont aidé à faire passer la législation « antiterroriste », exposant ainsi à des poursuites judiciaires pour aide au terrorisme et trahison, toute activité favorable au boycott, au désinvestissement et aux sanctions contre Israël ainsi que le soutien aux organisations palestiniennes, iraniennes, iraquiennes, libanaises et musulmanes. En Europe et aux Etats-Unis, des groupes soit disant « juifs » sont désormais au premier rang de l’appel à la guerre contre l’Iran.
Mais l’édifice sioniste et celui de la suprématie mondiale des Etats-Unis se fissurent. A la suite de l’extraordinaire résistance de la Palestine et du sud-Liban à l’agression et à l’occupation israélienne et américaine, qui ont tenu en dépit de ressources limitées et de nombreuses trahisons, le mouvement international de solidarité avec les Palestiniens en lutte contre la politique des USA et d’Israël prend de l’élan.
En Israël, cet élan est visible dans une contestation croissante qui ouvre la voie à la revendication d’un double héritage des années 60 : celui du Matzpen, organisation israélo-palestinienne, juive et antisioniste et celui du parti mizrahi des Panthères Noires. Plus largement, le refus de la conscription obligatoire dans l’armée israélienne est croissant dans la jeunesse.
Au sein du gouvernement et dans des discussions publiques aux Etats-Unis et en Europe le coût de l’aide inconditionnelle à Israël est de plus en plus remis en cause. C’est pourquoi Israël et les Etats-Unis sont à la recherche de nouveaux alliés au sud pour qui puissent se joindre à leurs conquêtes économiques et militaires. La relation croissante entre Israël et l’Inde en est un exemple frappant. Partageant l’intérêt occidental pour le contrôle politique et le profit économique de quelques-uns au détriment du plus grand nombre, l’élite indienne aussi bien que celles du Moyen Orient et plus largement de l’Asie occidentale sont de connivence avec le programme économique et militaire de l’Ouest dans la région
La propagande de la guerre occidentale contre le terrorisme sert de caisse de résonance à l’islamophobie de l’élite indienne et fournit aux régimes du Moyen Orient et de l’Asie du Sud-ouest une opportunité pour réprimer sévèrement toute dissidence. Malgré cela, des soulèvements populaires et des chapitres glorieux des luttes anti-coloniales remettent en question cette alliance et devraient lui porter un coup fatal.
Avec nos alliés, notre but est d’aider à élargir ces fissures jusqu’à ce que le mur tombe et qu‘Israël soit isolé comme l’a été l’Afrique du sud de l’apartheid. Nous nous engageons à lutter contre ces groupes qui prétendent parler à notre place et à les vaincre.
Nous nous engageons à : Etre solidaires et à travailler pour l’apaisement et la justice.
Nous sommes engagés aux côtés du peuple palestinien pour sa libération et son autodétermination. De tout notre cœur, notre volonté et notre énergie politique nous soutenons la résistance du peuple palestinien dans toute sa diversité et sa vaillance et nous faisons front à l’injustice dont sont coupables les pays où nous vivons.
Nous soutenons sans équivoque le Droit au Retour des Palestiniens sur leur terre. Nous appelons à l’abrogation du droit au retour raciste israélien qui privilégie le droit de toute personne se déclarant juive de s’installer en Palestine tout en privant les réfugiés palestiniens de ce droit.
Nous sommes de tout cœur avec l’appel de la Palestine au boycott, au désinvestissement et aux sanctions contre Israël.
Nous soutenons la revendication de libération de tous les prisonniers politiques palestiniens et dénonçons la pratique consistant à incarcérer des leaders politiques palestiniens, des jeunes et la population en général, comme méthode de contrôle et de terreur.
Ce n’est pas à nous de prescrire quel chemin doit prendre le peuple palestinien pour définir son avenir. Nous ne prétendons pas nous substituer à ses choix. Nos stratégies et nos actions naîtront de notre relation avec ceux qui sont engagés dans tout l’éventail des luttes de libération en Palestine et dans la région. Nous soutiendrons leur lutte pour survivre, pour garder leur terre et pour faire avancer leur mouvement comme ils l’entendent, selon leurs propres termes.
Nous sommes partenaires des grands mouvements de résistance populaire de notre époque qui défendent et chérissent les vies de tous les peuples et de toute la planète, conduits par ceux qui souffrent le plus de la conquête impériale, de l’occupation, du racisme et de la domination mondiale, de l’exploitation des hommes et des ressources. Nous sommes pour la protection de la nature. Nous défendons les droits des peuples indigènes sur leur sol et pour leur souveraineté. Nous défendons les droits des migrants et des réfugiés pour qu’ils puissent se déplacer librement et en toute sécurité à travers les frontières. Nous défendons le droit des travailleurs – y compris des immigrés en Israël amenés pour prendre la place des Palestiniens et des Mizrahi - à la justice économique et à l’autodétermination. Nous défendons l’égalité raciale et l’expression culturelle. Nous défendons le droit des femmes, des enfants et de toutes les minorités exploitées à se libérer de toute domination. Et nous défendons le droit universel à la terre, à l’eau, à la nourriture, au logement, à l’éducation, aux soins et à être libérés de la violence : c’est le seul moyen pour que la société humaine puisse survivre et s’épanouir.
Nous nous engageons à soutenir la justice pour guérir les blessures infligées par la force et par le droit colonial en Palestine et dans l’ensemble de la région ; pour guérir les traumatismes qu’ont subi les Juifs en Europe et dont se sert le projet sioniste, pour guérir les peurs et privations endurées dans des massacres au fil des années ainsi que les manipulations de la culture et des ressources exercées dans le but d’exploiter les Juifs Mizrahi et de les séparer des Palestiniens.
La justice pour laquelle nous travaillons est à construire par ceux, partout en Palestine, y compris en Israël et par les réfugiés palestiniens, dont la lutte pour l’autodétermination leur apportera l’égalité et la liberté ainsi qu’aux autres habitants des alentours.
Nous vous appelons à nous rejoindre.

Ces engagements nécessitent la construction d’un mouvement juif uni à l’échelle internationale, qui s’oppose au sionisme et à sa volonté de vouloir parler au nom de tous les Juifs. Face à un adversaire international il ne suffit pas de travailler au niveau local, ni au niveau national. Nous devons trouver des moyens d’agir ensemble par delà les frontières géographiques, sectorielles et linguistiques. Il y a place pour toutes sortes d’initiatives et d’organisations, existantes ou nouvelles, qui puissent travailler en toute indépendance et conjointement, en soutien mutuel et en collaboration.
Etes-vous contre le racisme sous toutes ses formes ? Alors, nous vous appelons à nous rejoindre pour mettre fin à l’apartheid israélien.
Soutenez-vous la souveraineté et les droits des peuples indigènes à leur terre ? Alors, nous vous appelons à nous rejoindre pour la défense des droits souverains à la terre des Palestiniens.
Croyez-vous que nos vies sont dépendantes de la durabilité économique et environnementale ? Etes-vous en colère devant le vol et la destruction des ressources de la planète ? Alors, nous vous appelons à nous rejoindre pour arrêter le vol de la terre et de l’eau, la destruction de l’agriculture, de la terre palestiniennes des villages et des oliveraies par Israël.
Voulez-vous en finir avec les guerres interminables pour le pétrole et pour la domination militaire des Etats-Unis et de leurs alliés ? Voulez-vous en finir avec les cultures militarisées, avec la conscription des jeunes et le pillage des ressources destinées à financer l’armée plutôt que les besoins vitaux ? Alors, nous vous appelons à nous rejoindre pour démanteler une pièce cruciale de la machine de guerre mondiale.
Voulez-vous vous désolidariser du nettoyage ethnique de la Palestine, de la destruction de son histoire, de sa culture et de son autodétermination ? Croyez-vous qu’il n’y ait de paix qu’avec la justice ? Etes-vous à la fois triste et en colère contre le fait que le génocide des Juifs soit utilisé pour perpétrer d’autres atrocités ? Alors, nous vous appelons à nous rejoindre pour en finir avec le colonialisme sioniste.
Pour que sur cette planète on puisse vivre dans la sécurité, la justice et la paix, il faut mettre fin au projet colonial israélien. C’est avec joie que nous nous lançons dans le travail de sape collective d’un système de conquête et de destruction qui a fait souffrir notre monde pendant trop longtemps.

28 décembre 2013

Juan José Tamayo


Religion, raison, espérance

À propos de l'Encyclique Spe Salvi
 
par Juan José Tamayo, théologien
                                                                                                                                          
Le Pape porte un jugement iconoclaste sur quelques-uns des éléments les plus marquants de la modernité.
« Je puis comprendre la foi et l’amour. Mais l’espérance ? L’espérance est une merveille, un miracle, un mystère, un rayon de lumière au sein d’un monde dans lequel  la folie humaine semble détruire tout fondement qui permettrait de croire que celui-ci sera capable de s’améliorer. » Ainsi s’exprimait le poète français Charles Péguy au début du vingtième siècle. Mais en suivant sa trace dans un contexte de pessimisme existentiel, philosophique et culturel, on peut sans doute reconnaître, pendant la première moitié du vingtième siècle, deux philosophies de l’espérance qui contribuèrent à illuminer l’obscurité de ce moment historique.
La première fut celle du penseur chrétien français Gabriel Marcel dans son œuvre essentielle Homo Viator. Celle-ci présentait une introduction à la métaphysique de l’espérance laquelle analysait la créativité de l’espérance et son lien mystérieux avec le « tu » absolu à partir de l’image suggestive de l’être humain en tant qu’itinérant.
L’autre est celle du philosophe marxiste allemand Ernst Bloch qui, avec la trilogie Le Principe Espérance – véritable encyclopédie des utopies – centrait sa réflexion sur la réalité comme processus et sur les possibilités de l’espérance dans le monde, à partir de la considération de l’être humain comme « animal utopique ».
Dans une autre atmosphère plus favorable à l’espérance et de grande densité utopique comme le fut la décade des années 60 du siècle dernier, est apparue à l’intérieur du christianisme et sous l’influence de Bloch, La Théologie de l’Espérance – une des plus créatives de ces 50 dernières années – de Jürgen Moltmann. Il découvrait dans le marxisme la possibilité de raviver l’espérance chrétienne ; faisait sien le principe-espérance de Bloch, reprenait l’idée de futur en tant que clé de voute de la religion biblique et passait d’un bond du « Dieu sans futur » de la théologie scolastique desséchée au « Dieu de l’avenir et de l’espérance ».
Et voici que Benoît XVI récupère l’espérance comme thème de réflexion dans sa seconde encyclique, Sauvés par l’espérance ; ce qui est plein d’intérêt, d’autant que celle-ci constitue un thème central dans le christianisme. Celui-ci est souvent oublié ou peu mis en valeur dans la théologie ainsi que dans la vie des chrétiens car ces derniers, en effet, ont donné plus d’importance à célébrer le Vendredi Saint que le Dimanche de la Résurrection.
Cela dit, la première surprise qu’apporte la lecture de l’encyclique est qu’elle ne cite même pas une seule fois Vatican II, un des événements les plus porteurs d’espérance de l’histoire moderne du christianisme, auquel le pape participa personnellement comme théologien. Ce fut précisément Vatican II qui rétablit la communication entre l’espérance chrétienne et les utopies historiques, après plusieurs siècles de cheminement en parallèle, voir en directions opposées.
Pour Benoît XVI il n’y pas d’autre fondement pour l’espérance que Dieu. C’est une constante qui se répète à chaque page de l’encyclique et sans rien y changer : « L’homme a besoin de Dieu, sinon il reste sans espérance. Un royaume de Dieu instauré sans Dieu – un royaume émanant seulement de l’homme – aboutit inévitablement  à la fin mauvaise de toute chose telle que décrite par Kant » (n. 23). Plus radicalement encore il écrit : « Un monde sans Dieu est un monde sans espérance. Seul Dieu peut instaurer la justice » (n. 44). « Il est vrai que qui ne connaît pas Dieu, alors même qu’il aurait de multiples motifs d’espérance, est au fond sans espérance, sans la grande espérance qui soutient la vie (Eph 2,12). La grande espérance, la seule authentique, qui résiste malgré toutes les désillusions, ne peut qu’espérer en Dieu » (n. 27). « Un monde qui doit créer sa propre justice par lui-même est un monde sans espérance » (n. 42).
Dans ces textes se font sentir le pessimisme anthropologique et le théocentrisme exclusif de Benoît XVI, qui l’accompagnent depuis les débuts de son enseignement théologique, et qui est allé en se radicalisant à mesure qu’il atteignait des postes de pouvoir jusqu’à arriver au sommet du Vatican. Une optique plus optimiste est celle de l’anthropologie de l’espérance : l’être humain vit pour autant qu’il espère. « De par sa nature, affirme Lain Entralgo, l’homme est tenu d’espérer, il ne peut pas ne pas espérer. »
Dans cette encyclique, Benoît XVI dynamite les ponts de communication établis par Vatican II entre l’espérance chrétienne et la transformation du monde. Il condamne de façon iconoclaste quelques-unes des réalisations historiques les plus emblématiques de la modernité. Il s’agit, très concrètement de trois d’entre elles : la foi dans le progrès, symbolisée par Francis Bacon, la Révolution française et le marxisme. Pour le Pape quels sont les lieux privilégiés pour apprendre l’espérance? Ce sont l’agir illuminé par Dieu, la prière et la souffrance.
Où reste donc la raison dans la méditation de Benoît XVI? Elle est certainement très présente, mais elle manque d’autonomie, elle est domestiquée. Elle ne peut être humaine que si elle se soumet à la tutelle divine, que si elle s’ouvre aux forces salvifiques de la foi.
L’encyclique s’achève avec une réflexion sur la vie éternelle, à la manière des anciens traités sur les fins dernières, en présentant le jugement dernier comme lieu d’apprentissage et d’exercice de l’espérance, mais avec l’enfer et le purgatoire au centre, et sans même de référence au ciel. Le panorama n’est pas précisément habité par l’espérance, même pas pour après la mort.

Texte paru dans El Periodico
traduit par Edouard Mairlot

NDLR: Juan José Tamayo, directeur de la Chaire de théologie et des sciences des religions de l’Université Carlos III de Madrid, a donné le 3 novembre 2010 une conférence à la Fondation Paradigma Cordoba: Multiculturalism and coexistence: the paradigm Cordoba.  Dans la première partie il a analysé le travail de Roger Garaudy pour justifier la fondation et basé sa conférence sur l'interculturalitè .

26 décembre 2013

Un souffle réconfortant



Jésus après Marx et Freud
par Ernesto BALDUCCI

Je voudrais avant tout chercher à exprimer les sentiments que m'inspirent la lecture et l'écoute de Garaudy. Je me suis souvent demandé si l'enthousiasme avec lequel le monde chrétien accueille ses paroles n'a pas une raison plus sérieuse que celle, suspecte, de l'instinct apologétique.
Il existe une raison plus profonde, et je crois l'avoir comprise. Les réponses enthousiastes aux discours de Garaudy sont la conséquence de la crise radicale d'identité chrétienne que nous vivons : c'est le thème fondamental que je développerai. Le Concile, qui aurait dû nous donner une carte d'identité claire, nous les a toutes déchirées. Avant le Concile, il était facile de répondre à ceux qui nous demandaient pourquoi nous étions catholiques; depuis, un nombre important de chrétiens, dont j'ai le sentiment de faire partie, ne savent plus répondre avec clarté.
Une coutume de l'Eglise primitive me revient à l'esprit. Quand un chrétien quittait sa communauté, il emportait avec lui un fragment de poterie ; à son retour, il réunissait ce morceau à la partie restée aux mains de la communauté; il l'y ajustait, et donnait ainsi le signe de lui-même, son « symbole ».
Je pense que Garaudy nous rapporte un fragment semblable. Son expérience historique, vécue avec tant de souffrance et une telle profondeur de réflexion, rencontre, avec une opportunité providentielle, l'inquiétude du chrétien qui ne sait plus se reconnaître lui-même dans le monde catholique, tellement saturé de théologies aliénantes et si irrémédiablement attelé au char du capitalisme. Le témoignage de Garaudy donne une indication utile, pour une nouvelle identité historique, au chrétien qui s'est libéré des fausses identifications et qui, engagé dans le dépassement de ses aliénations, fait du choix révolutionnaire sa manière d'être dans l'histoire.
Le souffle réconfortant qui nous vient des paroles de Garaudy peut s'expliquer, au moins en ce qui me concerne, par l'intuition d'une nouvelle identité possible du chrétien comme sujet historique.

Ernesto Balducci
Premières lignes (pages 83-84) de sa contribution à l'ouvrage collectif Face à Jésus publié en 1974 aux Editions du CERF

25 décembre 2013

Limpide dans la noirceur du siècle


Pour visionner le documentaire sur DAILYMOTION cliquer ici

Roger Garaudy s'explique, dans des documents d'archives et par quelques pages inspirées.
Des intellectuels engagés témoignent.

Un hommage au penseur et au combattant
"Toujours à contre-nuit,
comme un pont de lumière
entre l'Europe et l'Orient."


Réalisation: MARIA POUMIER et SMAIN BEDROUNI
Production: Niaguis production.
Distribution: Association Entre la Plume et l'Enclume.

22 décembre 2013

Interpellation de Noël

Interpellation
par Juan ARIAS et Sergio ZAVOLI



LA LIBERTÉ
S'il  fut cloué sur la croix, n'est-ce pas parce qu'il était un homme libre? Sa parole et ses gestes n'étaient ils pas paroles et gestes de l'Esprit dans un monde où la liberté était le privilège de quelques -uns payé par l'esclavage de tous les autres? Peut-il y avoir salut là où il n'y a pas de liberté ? Tel est le  respect jaloux que Jésus porte à l'homme: libre de se sauver, libre de se perdre.
Après des siècles d'anathèmes et de bénédictions, d'honneurs et de tortures, pourquoi le cri de la liberté est-il, encore aujourd'hui, le plus fort? Il est le plus fort là où la violence de quelques-uns s'acharne à vouloir un monde que tous les autres refusent. Il est le plus fort là où les idéologies, les systèmes et les croyances se situent au-dessus de l'homme, en dehors de lui et contre lui, étouffant silencieusement sa voix.
jpg927S'agissant du salut il ne peut y avoir de frontière entre l'Orient et l'Occident. C'est ensemble et partout à la fois que les hommes se sauveront.
Immense est le péché qui dénie à l'homme le droit d'être lui-même: libre de se sauver, libre de se perdre. S'il fut cloué sur la croix, n'est-ce pas parce qu'il était un homme libre? Peut-il y avoir salut là où il n 'y a pas de liberté?

LE POUVOIR
S'il fut cloué sur la croix, n'est-ce pas parce qu'il contestait le pouvoir de l'homme sur l'homme, en un temps où le pouvoir était le privilège de quelques-uns payé par la souffrance de tous les autres?
S'il a contesté d'abord les structures ecclésiastiques de son temps, n'est-ce pas parce qu'elles prétendaient témoigner de la vérité divine alors qu'elles opprimaient la liberté, cette liberté que l'homme tient de Dieu?
S'il a affirmé l'égalité de tous les hommes devant Dieu, peut-on tolérer, vingt siècles après, des croyances, idéologies et utopies qui justifient la souffrance d'un seul homme?
Un même nom désigne tous les maux de notre temps. Ce nom c'est le pouvoir. Le pouvoir peut-il être chrétien? S'il fut cloué sur la croix, n'est-ce pas parce qu'il contestait le pouvoir de l'homme sur l'homme?

L'AMOUR
S’il fut cloué sur la croix, n'est-ce pas parce qu'il prêchait l'amour en un temps où la violence était la règle ?
L'amour: ne rien faire qui lui soit contraire. Ne pas refuser à l'autre cette liberté qui est première. Je ne peux pas te sauver contre ta volonté, mais je peux t’aimer sans réserve.
L'homme de l'ère technique aura-t-il envie de sourire devant une assertion si vieillie, devant un mot tellement usé? L'homme si fier de découvrir la Lune comprendra-t-il le sens profond, l'éternelle durée de cette parole?
Se voir dans l'autre sans réserve, quel qu'il soit. Se rendre identique, se reconnaître avec joie, s'indigner ensemble et vouloir ensemble, nous aussi, renouveler toutes choses! La valeur sacrée que l' homme est en train de redécouvrir n'est-elle pas l'homme lui-même ?
Qui nous appelle si avant?
S'il fut cloué sur la croix, n'est-ce pas parce que, dans l'amour, il proclamait nos droits?

Extrait de : J. ARIAS, E. BALDUCCI, E. CHIAVACCI , R. GARAUDY, M. LÉGAUT, O. DA SPINETOLI, S. ZAVOLI
FACE A JÉSUS.Traductions de l'italien par Jacqueline Touvier. LES ÉDITIONS DU CERF, Paris, 1974
(Photographie crèche: Agnès.R)

19 décembre 2013

Amour et justice




ImageComme attitude à l’égard des autres, l’amour n’est pas le prolongement de la justice, une plus grande justice : il en est le contraire. Au début des Misérables de Victor Hugo, l’évêque de Digne reçoit à sa table l’ancien forçat Jean Valjean, qui lui vole, en partant, ses candélabres d’argent. Aux gendarmes qui ramènent chez lui le voleur, l’évêque déclare : "Je les lui ai donnés." Alors que le policier Javert traquera Jean Valjean pendant toute sa vie. Qui est le juste ? C’est le policier Javert. Alors que l’évêque de Digne a soustrait un voleur à un "juste" châtiment. Car la justice consiste à traiter chacun selon ce qu’il est, c’est-à-dire selon ce qu’il a fait, selon son passé. A chacun son droit, ce qui lui est dû: à l’esclave ce qui est dû à l’esclave, au maître ce qui est dû au maître. Au voleur ce qui est dû au voleur, c’est-à-dire la prison.
Dans une société capitaliste donner au patron ce qui est dû au patron, c’est lui accorder la liberté d’entreprise, même si elle va à l’encontre de l’ouvrier ou du bien public.
L’amour rompt cette règle du jeu, cette règle de l’ordre. C’est pourquoi les hommes d’ordre n’aiment en général pas l’amour. C’est un fauteur de désordre. C’est un pari sur l’avenir d’un homme. Toute une vie peut être subvertie (comme celle de Jean Valjean) par ce pari, par cet acte d’amour qui lui donne l’espace de liberté nécessaire.
Je ne conteste pas la nécessité, dans un ordre donné, toujours historique et relatif, de réaliser la justice, c’est-à-dire cet ordre sous la forme la plus achevée. Il y a la nécessité, et puis il y a les ruptures de cette nécessité. Je demande seulement qu’on admette cette possibilité de rupture, qui s’appelle la foi au delà du concept, l’amour au delà de la justice, la révolution au delà de l’ordre établi.
Une révolution authentique, pour être un changement radical dans les rapports humains, n’est pas seulement le triomphe de la justice mais le triomphe de l’amour.

Roger Garaudy, Parole d’homme, pages 151-152. (Editeur Robert Laffont, 1975)
cité sur le blog Réveil-mutin

17 décembre 2013

Philosophie et mensonge. Un lecteur défend Garaudy contre les outrances de Finkelkraut (1998)



A  La Dépêche du Midi
Pour le courrier des lecteurs

Philosophie et mensonge

J'ai lu dans La dépêche du 8 janvier 1998, en page 4, une déclaration du philosophe Alain
Finkielkraut qui me fait froid dans le dos par sa mauvaise foi et sa volonté de nuire. Je cite :
« Garaudy n'est pas hostile à la politique d'Israël. Il est allergique à Israël et au lobby juif. Il nie la mort des Juifs parce qu'il veut la mort des Juifs ». Cette déclaration est, du début jusqu'à la fin, un tissu de mensonges ; dans son livre « Les mythes fondateurs de la politique israélienne » Roger Garaudy s'exprime point par point exactement dans le sens contraire : il argumente non pas contre les droits du peuple israélien ou contre les Juifs mais contre les pratiques spoliatrices, expansionnistes et totalitaires inspirées par le dogme politique qu'on appelle le sionisme. Mais ce qui me paraît le plus grave, ce qui me porte à réagir, c'est l'ignoble calomnie finale où Roger Garaudy se voit accusé, non seulement de nier la mort des Juifs mais aussi de vouloir leur mort. Je trouve qu'une telle accusation est totalement inadmissible et disqualifie son auteur.

H . F.
Le 12 1 1998


13 décembre 2013

Les riches heures de la lumière



L'objectif  poursuivi  par ce  livre, nous ne le dissimulons pas : montrer qu'il faut changer la perspective de  l'histoire, qu'il n'est plus possible, après la décolonisation, de porter sur elle un regard qui ne soit qu'européen, comme si l'Europe avait été le seul centre d'initiative historique, la seule créatrice de valeurs. Il ne s'agit pas de nier l'apport de l'Occident, mais de combattre le «préjugé classique» selon lequel les Grecs et les Romains, la  tradition judéo-chrétienne et la Renaissance seraient les seules sources de toute culture .

C'est pourquoi nous avons voulu évoquer, par l'image et la parole, les hautes cultures de l'Inde, de la Chine, de l'Islam, de l'Amérique précolombienne, de l'Afrique. Notre principe de sélection des oeuvres et des événements n'est nullement arbitraire, subjectif. Il est commandé par cette question: qu'est-ce qui, dans tout  le passé de l'humanité, est encore capable d'enrichir et de changer nos vies?

12 décembre 2013

En 1973, les Comités d'Initiative Communiste et l'autogestion socialiste

Le CLAS (Comité de Liaison pour l'Autogestion Socialiste) regroupe en 1973 plusieurs organisations parmi lesquelles les CIC (Comités d'Initiative Communiste) créés le 22 janvier 1971 dont les membres les plus connus sont Roger Garaudy, Charles Tillon, Jean Pronteau, Maurice Kriegel-Valrimont, Victor Leduc. 
Voici les thèses publiées par le CLAS en octobre 1973:

10 décembre 2013

Les révolutions doivent intégrer la spiritualité

Il n’y a pas de révolution pure ou immédiate, la révolution est pleine d’étapes médiates avant d’aboutir à ses fins de transformations de la société. Je ne pense pas que l’extrémisme ou la pureté qui prône tout le changement d’un seul coup et sans transition, soient viables pour quelque soit la révolution et sa doctrine ! En regardant l’histoire des révolutions, l’on remarquera que le manque de connaissance des mécanismes de l’appareil d’État à changer, a souvent altéré la portée des mesures de transformation systémique par l’inefficacité et voué les projets des révolutionnaires néophytes à l’échec ou à l’ineffectivité sinon à la perte pure et simple du pouvoir.