12 mars 2012

Journal d'un mutant, par J. Boly (suite et fin). Notre mère Méditerranée. LA PREFACE DE L.S. SENGHOR


50. Notre mère Méditerranée (143-149)

Les îles m’ont toujours attiré, de même que les bateaux qui sont comme des îles flottantes. Je ne compte plus les îles où j’ai abordé : Haïti, Martinique, Guadeloupe, Jersey, Guernesey, Sicile, Elbe, Malte, Rhodes, Gorée, sans oublier les plus modestes îlots, au milieu d’un étang, le mont Saint-Michel qui n’est pas tout à fait une île et le Château d’If, au large de Marseille. Mais pour que mon bonheur soit complet, il faut que je puisse y séjourner un certain temps et éprouver, à chaque instant, le sentiment d’être sur une île, comme à Gorée, devant Dakar, où j’ai passé les heures les plus riches de ma vie.
C’est donc la mer qui m’attire, la sensation de me trouver entouré d’eau, comme si j’étais enveloppé par l’infini. Comment ne pas penser à Dieu, quand on voit, le soir, le ciel étoilé se confondre avec l’horizon marin ? Il n’y a rien de plus féerique, de plus profond, de plus divin. Rien de plus humain non plus que cette fraternité universelle qui relie les gens à bord, surtout quand le temps se gâte un peu. Bien des symboles me reviennent à la mémoire. Peut-on éprouver, sur la terre ferme, le sentiment d’appartenir à la même race humaine, solidaire, entre la mer et l’infini, entre le néant et Dieu ? Le bateau est l’image de l’humanité baignant dans la communion des saints et des pécheurs.
Parmi les mers, j’ai naturellement un faible pour la Méditerranée, la mer bleue, notre mère Méditerranée, qui m’a nourri de l’Evangile, dans l’assiette de la Grèce et de Rome. La mer du Nord dont je ne suis éloigné que d’une centaine de kilomètres m’apparaît comme une mer étrangère. Dans mon subconscient (et je sais que c’est injuste), aller vers le nord, c’est retourner en barbarie ; aller vers le sud, c’est rejoindre mes sources, les terres de mes ancêtres, le berceau des grandes civilisations.
Est-ce par hasard que les trois grandes religions monothéistes sont nées, toutes trois, autour de la Méditerranée ? « Regardez une mappemonde aux latitudes de la Méditerranée, enseignait déjà, vers 1930, Paul Rivet au jeune Léopold Sédar Senghor. Eh bien, c’est là que se sont formées les premières et les plus grandes civilisations du monde : celles de l’Egypte, de Sumer, de la Grèce, de Rome, de l’Iran et de la vallée de l’Indus, de la Chine du Sud et du Japon, des Aztèques et des Mayas, sans oublier les Arabes. Elles se sont élaborées à la rencontre de trois grandes races ; par ordre alphabétique, la blanche, la jaune et la noire.
Certes la Méditerranée n’a pas seulement été terre de rencontres et de lumières. Elle a été terre de combats et d’esclavages. Georges Walter a évoqué, dans une série d’émissions radiophoniques, Mille et une histoire de Méditerranée (éd. J.C. Lattès, 1983) où il est question de l’esclave en révolte Spartacus, du pirate Barberousse et de Saint Vincent de Paul aux galères.
La Méditerranée, c’est tout cela qui donne à ses riverains un air de famille. « Les points communs qui rapprochent les hommes, en apparence différents, existent, note le Père Charles Muscat. Ceux-ci ne sont pas aussi dissemblables qu’on le pense. Les côtes hospitalières reliées par cette mer souvent sereine, réduisent les distances, favorisent les échanges et les brassages qui formeront au fil des millénaires un type aux caractéristiques communes. »
Il y a plus. C’est un pied-noir, Albert Camus, qui n’a pas hésité à dire : « J’ai grandi dans la mer, et la pauvreté m’a été fastueuse, puis j’ai perdu la mer, tous les luxes alors m’ont paru gris, la misère intolérable. »
Partons en croisière. D’abord une nuit et une journée entières sur l’eau, au départ de Toulon, vieille ville portuaire, pleine des arômes de la Méditerranée. Je traverse la rade jusqu’à la presqu’île de Saint-Mandrier et, en apercevant le porte-avions Clémenceau, je me retrouve en novembre 1942, lorsque nous vivions à distance, mais avec quelle émotion, le sabordement de la flotte de guerre française, menacée par l’entrée des Allemands en zone libre.
Cependant , c’est la Méditerranée qui nous appelle. Nous naviguons plein sud, au large de la Sardaigne, vers la Tunisie, dédaignant les jolies baies et la végétation enchanteresse qui entourent le mont Faron, sur les côtes françaises. Ivresse de s’appuyer sur le bastingage, les yeux dans le sillage du navire, et de rêver, pendant des heures, seul au milieu des passagers, entre l’onde et le ciel, dans l’infini de Dieu ! On finit par perdre de vue toute vie terrestre, toute maison, toute montagne pour n’être plus qu’à son image qui se mire dans l’eau, délivré des innombrables attaches, restées sur la terre ferme.
L’approche des côtes africaines nous fait bientôt sentir une haleine plus brûlante. La Méditerranée perd quelque peu de sa douceur et de son allégresse pour faire miroiter devant nous un étalage de blancheur et d’aridité. Je célèbre l’eucharistie, le 15 août, devant Sousse, la blanche, dans la patrie de Saint Augustin. « J’arrivai à Carthage, écrit-il dans ses Confessions. Autour de moi grondait de toutes parts la chaudière des criminelles amours…Je cherchais, amoureux d’aimer, un objet d’amour, et je m’en voulais d’être en sûreté sur une route sans pièges. C’est que, par-dedans, j’avais faim, faute de la nourriture intérieure, c’est-à-dire de toi, mon Dieu ! »
Le brassage des peuples, sur cette terre tunisienne, a été incroyable. Sousse est l’ancienne Hadrumète des Phéniciens. L’amphithéâtre d’El-Djem témoigne de la grandeur de Rome. Kairouan est purement arabe, la quatrième ville sainte de l’islam où s’est arrêté le dernier compagnon du prophète avant de déferler sur la Méditerranée. Je mesure le choc que cette ville a dû produire sur le peintre Paul Klee pour qu’il note aussitôt dans son Journal (Grasset) : « Arôme, combien pénétrant, enivrant, élucidant à la fois…Edification et ivresse…Pays qui me ressemble…La couleur me possède…Je suis peintre ! »
De Sousse à Malte. Y a-t-il spectacle plus grandiose que l’arrivée en vue de l’île de Malte, une joyeuse entrée, sur quatre kilomètres, dans le port de La Valette, entouré de rives où domine la couleur ocre de la pierre calcaire ?
Malte, avec sa voisine Gozo, au centre de la Méditerranée, nous fait faire une plongée vertigineuse dans l’histoire. Ulysse, déjà, est passé par là pour faire une petite escale à Gozo, mais sa charmante hôtesse Calypso l’y retint pendant sept ans. L’époque préhistorique y a laissé des vestiges mégalithiques, uniques au monde, qui remontent aux IIe et IIIe siècles avant Jésus-Christ. La langue maltaise est d’origine sémitique, mais, fortement arabisée, elle est comprise des Arabes. Quant aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, venus de Rhodes, ils ont donné, aux XVIe et XVIIe siècles, à la ville de La Valette (du nom d’un grand maître français) sa physionomie actuelle. On peut y admirer le théâtre Manoël, un des plus anciens d’Europe, le Palais des grands maîtres (XVIe siècle), avec la salle des Gobelins (XVIIe siècle) et le musée des armes, et surtout l’église Saint-Jean, la plus riche de la chrétienté, où le baroque triomphe dans sa liberté la plus totale. On combattait le Turc qu’on finira par détruire, en 1565. On était riche. Il ne pouvait jamais y avoir assez d’or et de rutilance pour la plus grande gloire de Dieu puisque les protestants prêchaient le contraire.Jusqu’au jour où il n’y eut plus de Turcs, plus de tension, plus de raison d’être. Ce fut l’heure du ramollissement et de la décadence. Mais Le Caravage, cette espèce de Van Gogh du XVIIe siècle, qui prenait une prostituée pour servir de modèle à ses Vierges, a laissé, dans une chapelle où on marche sur des trésors de faïences, une Décollation de saint Jean-Baptiste inoubliable (1608) quand on a eu le bonheur de la contempler une seule fois.
Ne quittons pas Malte, sans évoquer saint Paul, l’apôtre de la Méditerranée qui, un jour de tempête, a fait naufrage dans une de ces baies où il fait aujourd’hui si bon vivre. Reportons-nous au chapitre XXVIII des Actes des Apôtres et à la tradition que ne peuvent sérieusement ébranler les critiques et les hypercritiques qui ont essayé en vain de situer ailleurs le naufrage. Nous sommes vers 58-60. Paul de Tarse, emprisonné à Césarée, réclame le jugement de l’empereur de Rome. Il fait route, avec d’autres prisonniers parmi lesquels Luc, l’évangéliste, lorsque le bateau s’échoue en vue de Malte. Ils y resteront trois mois, bien accueillis par les habitants, avant de gagner la Sicile. Paul échappe à une vipère qui s’était glissée dans une brassée de bois et guérit de la fièvre de Malte le père de Publius, le procurateur romain. Ce fut le début de la christianisation de l’île, restée aujourd’hui fanatiquement catholique. Il y règne un petit air britannique, dû à la longue présence anglaise, au XIXe et XXe siècles, mais on y est plus près de l’Italie que de la Tamise protestante. L’île compte je ne sais combien d’églises dont l’une dédiée à saint Publius, elle arbore des effigies de la Vierge sur les façades de ses maisons.
Nous quittons Malte, la vieille Melita, proie toujours convoitée au cœur de la Méditerranée. Elle fut conquise, en 1798, par Bonaparte, en route vers l’Egypte. Elle fut, pendant la dernière guerre, le point stratégique sur lequel butèrent les forces de l’axe et elle servit de tremplin à la reconquête de la Sicile, de l’Italie et de la Tunisie. Sans Malte, la Méditerranée eût été perdue et qui sait…peut-être la guere ? Indépendante depuis 1964, elle faillit tomber, en 1980, dans les griffes de Kadhafi qui y installa une superbe mosquée.
La mer est calme. Comment peut-on penser que cette île, bercée par les ondulations de l’eau, est quelquefois battue par de violentes tempêtes ? Elle est étonnamment bleue. On pourrait reprendre ce que Claudel disait de Florence. « On voit du blu, on respire du bleu, on fait une cure de bleu. On dirait que l’air immédiat est rempli, non pas d’une poudre ou d’une liqueur, ce sont des mots trop grossiers, mais d’une vertu céruléenne. On dirait que ce sont des doigts d’azur d’une caresse infiniment délicate qui modelèrent le paysage de sorte que l’ombre ici est moins une négation qu’une qualification de la lumière. »
La Sicile ! Paysage de montagne où la lave des volcans gronde sous une végétation qui, par rapport à Malte et à la Tunisie, redevient luxuriante. On a entassé en symbiose, sur cette île en forme de triangle –Trinacrie– toutes les grandes civilisations méditerranéennes : les Carthaginois, les Grecs, les Romains, les Byzantins, les Arabes, les Normands qui la marquèrent le plus aux Xie et XIIe siècles, la Maison d’Anjou, le Règne d’Aragon, les Bourbons.
En admirant, à Palerme, l’église Saint-Jean-des-Ermites et son petit cloître aux couleurs riches (XIIe siècle), la cathédrale dont la construction s’échelonne du XIIe au XVIIe siècle, le Palais des Normands avec sa célèbre chapelle Palatine, ainsi que les mosaïques et le cloître de la petite ville de Monreale, à huit kilomètres de Palerme, je découvrais enfin, sur le vif, ce qu’était l’art normand : une synthèse (qui n’a pu se réaliser qu’en Sicile) du roman, de l’arabe, du gothique et du byzantin. Et il ne reste guère de place pour parler des « cadavres exquis » qui dorment, debout, aux catacombes des Capucins.
De Palerme à Palerme, également normande, sur la côte de la Campanie, le paysage ne change guère, la mer non plus, même si « le Christ s’est arrêté à Eboli » où nous passons en rencontrant des dizaines et des dizaines de buffles que l’on élève pour leur fromage. Au bout de la promenade, le site de Paestum, son musée archéologique et la Grande-Grèce, l’impression la plus forte que l’on puisse éprouver après avoir vu El-Djem et Kairouan.
Ce sont donc des raisons économiques qui ont poussé les Grecs à fonder de petites colonies en Afrique du Nord, en Sicile, en Italie du Sud et à Massalia (Marseille). Mais quelles colonies ! Quels vestiges ! Quelle féerie de ruines en excellent état, comme on n’en voit pas en Grèce : la basilique (550 avant Jésus-Christ) , le temple de Cérès ou d’Athéna (500), le temple de Neptune ou de Poséidon (450). Quand on pense que ce dernier doit avoir vu le jour deux ou trois ans avant le Parthenon. Ne parlons pas des Romains qui pavèrent la voie sacrée, construisirent l’amphithéâtre et le le forum et se servirent naturellement des mêmes temples. Ni de l’agonie lente de Paestum, due probablement à la malaria. Je garde la vision du plongeur, peinture sur tombe de 475 avant Jésus-Christ, qui évoque, non pas un exploit sportif, mais la catharsis, le passage dans l’autre vie, après la purification de l’âme. Je ne sais s’il existe, dans l’Antiquité, un témoignage plus sublime de la Grèce que cette découverte, faite par hasard, un jour de juin 1968.
La mer ! Toujours la mer ! Mais, cette fois, de nouveau en pleine journée, dans le plus beau soleil de la mer Tyrrhénienne (après avoir quitté Paestum et Salerne sous la pluie). Que les îles sont belless quand elles dansent sous nos yeux, à l’horizon : Capri, Ischia et Procida, enfin l’île d’Elbe où nous débarquons à la suite de Napoléon qui a laissé son souvenir partout, jusque sur les bouteilles d’eau de source dont il avait usé pour soigner ses reins. « Ma bonne Louise, je suis arrivé ici depuis cinq jours, je fais arranger un assez joli logement avec un jardin et un très bon air où je serai dans trois jours. Ma santé est parfaite, l’île est saine, les habitants paraissent bons et le pays est assez agréable. Il me manque d’avoir de tes nouvelles… » J’ai vu sa maison d’été. J’ai visité la Villa des moulins, sa résidence habituelle. Je me suis mêlé aux gens en pénétrant dans les deux petites églises du centre de Portoferraio : Saint-Marie-de-la-Nativité et leSaint—Sacrement. J’ai parcouru cette ville-forteresse aux rues étroites, entièrement conçue pour se défendre contre un éternel Barberousse.J’ai goûté au charme incomparable de Porto Azzuro. J’ai rapporté des pierres dont la célèbre pyrite, pierre de feu aux reflets dorés. L’île d’Elbe n’est-elle pas, depuis la plus haute Antiquité, l’île du fer, où les fours crachaient du feu ? J’y ai appris qu’en dix mois, Napoléon avait à peu près tout organisé dans l’île, du service d’incendie au service des poubelles, en passant par la construction des routes.
Tiens ! Pourquoi ne pas régler un compte avec ce petit souverain de l’île d’Elbe ? A t-il vraiment été ce héros sanguinaire que Guillemin compare à Hitler ? Je ne le crois pas. Que de remue-ménage autour de l’assassinat du duc dEnghien qui lui a été reproché ! C’est qu’à côté de l’orgueil et du génie, il y avait un peu de cœur, une ambition pour l’Europe et un attachement réel pour ses hommes et son pays. Et qu’il a tout de même maissé des choses qui ont duré et durent encore : la paix relative du Concordat, le Code civil, la centralisation administrative, la Banque de France, la Légion d’honneur, l’égyptologie…
Entretemps, le Massalia (c’est le nom du navire) s’éveillait, de retour dans la rade de Toulon. « Adieu, ô mer, dirai-je avec Pouchkine, mais je n’oublierai jamais ta majesté ni tes splendeurs, et longtemps en moi j’entendrai ton lourd bruissement aux heures du soir. »
  
Joseph Boly Le journal d’un mutant de l’île de Gorée, Bruxelles, CEC, 1987   

FIN
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PRÉFACE DE L. S. SENGHOR

Le Père Joseph Boly a été profondément marqué par l’Université des Mutants, qu’en son temps, nous avons fondée sur l’Ile de Gorée, « Ile des Esclaves », Garaudy et moi.
En effet, il y a fait plusieurs séjours comme stagiaire ou comme animateur.
Le Père Joseph Boly fait, ici, l’inventaire d’une vie où la volonté de « muter », c’est-à-dire de s’adapter en dialoguant et se dépassant, s’est traduite dans une vie d’enseignant et d’écrivain. C’est ainsi qu’il a pu le mieux marquer son attachement au Christ.
Le Père Joseph Boly sait, avec Teilhard de Chardin, que l’homme idéal est celui qui se nourrit à la table de toutes les cultures. C’est ainsi qu’il a trouvé, dans la Francophonie bien comprise, le lieu privilégié où s’échangent les valeurs, différentes mais complémentaires, de la Civilisation de l’Universel.
Les premières pages de son Journal sont écrites à l’Ile de Gorée, où l’auteur évoque sa joie de vivre dans ce sanctuaire en mesurant le prix douloureux du temps de l’esclavage.
C’est  ensuite le prêtre qui se révèle dans un Christianisme ouvert, œcuménique, fortement inspiré par les pensées de Pierre Teilhard de Chardin et de Paul Claudel.
En passant, l’auteur a plongé dans ses racines les plus profondes, situées dans un petit village du pays wallon. Il en profite pour faire  l’éloge de ses maîtres à penser. C’est ainsi qu’il engage le dialogue avec l’Islam, le Bouddhisme et le Judaïsme, grâce à des intermédiaires d’une qualité exceptionnelle, tels que l’ambassadeur Seydina Oumar Sy, le Sénégalais, sœur Tri-Tanh, la Vietnamienne, et Elie Wiesel.
Viennent, ensuite, des témoignages marqués par l’attachement à une personne (Pieter van der Meer, Edmond Michelet, Charles de Gaulle), à une œuvre (Georges Rouault, Camille Claudel), à un lieu (Jauche, Jérusalem, Taizé), à une vocation (le sacerdoce, l’enseignement), à une tranche de vie (la Guerre, les Vietnamiens à la mer).
La fin du journal est plus littéraire. Il y est question de Victor Hugo, d’Apollinaire, d’Armand Godoy ainsi que des terres de la Francité où le Père a eu le bonheur de séjourner.
Pour Joseph Boly, la Poésie sauvera le monde comme l’homme se sauve par l’écriture.
En conclusion, cet essai du Père Boly est un journal sans date aux visages les plus divers, passionnant à lire. Chacun y trouvera son compte de références, d’interrogations et de dépassements. C’est une preuve de plus, et combien convaincante, que la Civilisation de l’Universel est, comme l’annonçait le Père Teihard de Chardin, en train de poindre à la veille du troisième millénaire.

                                                                       Léopold Sédar SENGHOR